jeudi 21 février 2008

Laroussi, une étoile est née



Avec Etoile filante, Djamel Laroussi sort un premier album qui scintille de milles feux. En six mois, il est devenu la star des radios algériennes où il caracolait à la première place. D'origine d'Afrique du Nord, il navigue au gré des courants musicaux avec une impressionnante maîtrise et créativité. Salsa, reaggae, musique arabo-andalouse, raï, rock, jazz, ... rien ne lui échappe.  Ancien guitariste de Cheb Mami, Djamel Laroussi est un multi-instrumentiste qui devient sur scène incontrôlable, et ses concerts sont des invitations à la danse. Entre Algérie et France rencontre une étoile qui n'est pas prête de s'éteindre. A découvrir de toute urgence !

http://www.djamellaroussi.com

1- Cinq mots vous définissant bien.

Blagueur – Speedé – Obsessionnel - Perfectionniste – Généreux

2- Racontez-moi votre première expérience musicale ?

Tout petit, je me produisais devant mes parents et mes amis, mais comme j’étais très timide je devais me retourner pour chanter. Dès l’âge de quatre ans, je m’enregistrais. C’était grandiose !

3- Vous avez le pouvoir lors de tous vos concerts de soulever les foules, et vous n’êtes pas du genre à vous économiser sur scène. Quel est le secret de Djamel Laroussi ?

Il est vrai que je ne suis pas du genre à m’économiser sur scène. Il y a une telle ambiance lors des concerts qu’il est hors de question que je m’économise. Je ne peux pas tricher. Et si je mourrais ? Donc, il vaut mieux que je m’éclate sur scène. Je n’ai pas de secret. J’ai juste un excès d’énergie. C’est ma marque de fabrication !

4- Votre musique est un subtile et savoureux mélange musical. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Depuis le début de ma carrière, j’ai goûté à tous les styles musicaux : le reaggae, la musique orientale, le raï, la salsa, le rock, le jazz, la bossa nova, … Je prends toujours d’un genre musical ce qui me plaît le plus. Les mélanges se font ensuite naturellement. Je suis une marmite aux multiples saveurs …

5- Cheb Mami ou Cheb Khaled ?

J’ai été le guitariste de Cheb Mami entre les années 91 et 94. C’était une belle expérience. J’ai ainsi pu jouer avec de très grands musiciens algériens : le batteur Karim Ziad (qui joue actuellement avec les plus grands noms du Jazz) et le bassiste Youssef Boukella (qui a formé plus tard l’Orchestre National de Barbès). Quant à Khaled, je l’adore. C´est un très bon chanteur, il est très créatif dans sa façon de chanter, et c’est vraiment un grand musicien.

6- C’est quoi selon vous un morceau de musique réussi ?

Pour moi, la musique se définit par l’harmonie, le rythme et la mélodie. Si tous ces éléments sont parfaits, vous aurez alors toutes les chances d’obtenir un morceau réussi.

7- Vos études effectuées en Allemagne ont-elles été déterminantes pour votre évolution musicale ?

Bien sûr ! Mes études m’ont permis réaliser concrètement mes idées, mes projets. J’ai également étudié les rythmes d’Afrique que j’avais en moi spontanément. Ainsi, la communication peut se faire plus facilement avec mes musiciens. Lorsque je leur demande de jouer un rythme bien particulier, nous sommes tous sur la même longueur d’onde.

8- L’année de l’Algérie en France, ça vous inspire quoi ?

C’est un pont entre les deux rives. On peut faire des choses ensemble. C’est d’ailleurs ce que je fais avec l’Octuor.

9- Je suis fils et petit fils de Pieds Noirs qui ont quitté et tout laissé derrière eux en Algérie. Avez-vous un message à faire passer à cette communauté déchirée ?

Mes parents sont nés français comme tous les Algériens de l’époque. Ils ont vécu avec les Pieds Noirs (mais je n’aime pas cette dénomination), et les meilleurs amis de mes parents en étaient pour une grande majorité. J’ai baigné dans cette ambiance. Le destin qu’ils ont connu a été dramatique. Mais, les personnes qui sont à la tête des états sont celles qui ont tous les pouvoirs, qui décident des guerres, et le peuple n’a d’autre choix que celui de souffrir. Ainsi est la vie …

10- Que signifie pour vous le mot rencontre ?

Il est très important de faire un maximum de rencontres. Je suis un claustrophobe de la musique. J’aime me diversifier dans tous les styles musicaux, ainsi que dans mes amis. Je vais toujours en avant des personnes. On apprend toujours des autres.

11- Quels sont les groupes de musique français qui retiennent actuellement votre attention ?

Très peu retiennent mon attention. Je suis actuellement noyé sous des tonnes de travail avec la sortie de mon album !!! Et le temps me manque cruellement pour pouvoir en écouter réellement.

12- Que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?

J’étais en studio afin d’enregistrer l’album « Etoile Filante ». L’annonce de cette nouvelle fut un ENORME choc.

13- Quel est l’artiste algérien que vous aimeriez faire découvrir à la France ?

Plusieurs artistes ! J’aime beaucoup Oussine Boukella (le frère du fondateur de l’ Orchestre National de Barbès). C’est quelqu’un de très créatif. C’est un artiste complet. C’est le Gainsbourg algérien. Ses textes sont très beaux. Il écrit en français, en arabe, en kabyle. Sa musique est très métissée. Egalement, j’apprécie beaucoup Mohammed Lamine qui a une très belle voix, comparable à celle de Cheb Mami, et qui mériterait d’être connu dans le monde entier !

14- A quoi pourriez-vous comparer vos impressions sur scène lorsque le public vous acclame ?

Une sensation très forte incomparable à quoi que ce soit ! Le plus beau moment en tant que musicien est celui où je suis sur scène. J’ai énormément de plaisir à être sur scène, et je donne toujours autant d’énergie à chaque concert.

15- Quelle est la chanson que vous auriez rêvé d’écrire ?

« Besame Mucho », « Lili Marlène », et bien d’autres … De très belles mélodies.

16- Que pensez-vous des mégalos et des narcissiques ?

Je n’apprécie pas ce genre de personnes qui me font de la peine. Ils sont mal dans leur peau. Concernant les musiciens mégalos ou narcissiques, je les fuis ! Nous ne sommes que des musiciens.

17- Qu’est-ce qui fait créer Djamel Laroussi ?

Ce sont les rencontres qui me font créer. Je suis ouvert à tout ce qui m’entoure ! J’écoute tout ! Et les erreurs peuvent aussi être source de création.

18- Vous souhaitez plutôt être une « Etoile filante » (qui n’est que de passage) dans le cosmos musical ou bien un Objet Volant Bien Identifié qui est constamment présent autour de la Terre ?

Un OVBI bien sûr. Je souhaite rester dans le monde musical et que des personnes me fassent cadeau de leur temps afin d’écouter ma musique.

19- Quel est votre projet artistique le plus fou ?

Mélanger mon groupe avec un orchestre classique. Un Big Band avec des cuivres !

20- Comment souhaiteriez-vous terminer cet E-terview ?

Je souhaite que les gens prêtent une oreille attentive à mon travail. Le plus beau cadeau que l’on puisse offrir à quelqu’un est celui de lui offrir de son temps. Le temps devient précieux de nos jours. Ainsi, de nombreux projets musicaux ne sont et ne seront jamais écoutés par les maisons de disques... Je souhaite également faire passer un grand message de paix et de sérénité pour la terre.

Vincent Bouba, 14 mars 2004

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