Fils et petit-fils de Rapatriés d'Algérie. Auteur littéraire...
Blog officiel : http://christian-aubert.over-blog.fr
1/ Quelle est l'origine de votre arrivée en Algérie ? A quelle époque date l'installation de votre famille en Algérie ?
Ma famille est arrivée en Algérie après sa colonialisation et le père de mon grand-père participait à la construction des voies ferrées.
2/ Quels étaient vos liens avec les Algériens lorsque vous étiez enfant puis adulte ?
Ce que m'a rapporté ma famille, c'était une agréable entente avec l'ensemble des algériens. Toujours en grandissant, ils se sont beaucoup attachés, et cela encore aujourd'hui avec certains d'eux.
3/ Quelles ont été les conditions de travail de votre famille en Algérie ?
Les conditions de travail ont été pénibles, surtout pour le père de mon grand-père qui était à l'installation des voies ferrées. Et peut-être diront certains, moins pénibles pour mon grand-père qui lui, très jeune, est entré dans la coloniale.
4/ Quatre mots commençant par la première lettre de votre prénom ?
Coloniale, Capitulation, Critique, Combat
5) Faîtes moi part d'un de vos souvenirs d'Algérie ?
Encore aujourd'hui, le plus grand souvenir qu'aie mon grand-père est de Ménerville où il a vécu avec l'ensemble de sa famille et amis.
6/ L'indépendance était-elle inévitable ?
Non. Pas inévitable car bien des choses auraient pu réussir à garder cette terre qui nous était chère et surtout si la métropole n'avait pas eu à s'en mêler car eux n'ont jamais été là-bas.
7/ Que pensez-vous des gros propriétaires terriens "colons" français ?
Je n'ai rien à en penser. Ils ont colonisé, ils ont acquis des propiétés, en résumé, ça les regarde.
8/ Quels sont vos sentiments à propos de l'OAS ?
L'OAS et bien, beaucoup ont des sentiments néfastes. Probablement avérés mais le FLN était bien plus. Alors ce que je dis de l'OAS c'est plus une félicité qu'une condamnation.
9/ Que pensez-vous de De Gaulle ?
De Gaulle n'a été qu'un traitre sauvage, malveillant et uniquement aux intérêts de ce qu'il croyait juste, la métropole. Certes il a été, certes il nous a compris, mais quoiqu'il en soit, nous aussi nous avons eu et encore à présent une note de conscience.
10/ Cinq mots pour définir votre Algérie ?
Paix, Avenir, Richesse, Amour, Respect.
11/ Qu'est qu'une personne déracinée selon vous ?
Qui a été arrachée à sa terre sans gêne ni pitié et avec encore moins de reconnaissance et de grandeur. Laissé pour abandon dans un univers méconnu de lui et oublié.
12/ Que pensez-vous du FLN ?
Je n'ai rien à en penser si ce n'est que des sauvages barbares, terroristes et malveillants.
13/ Que pensez-vous des français de métropole lors de la guerre d'Algérie ?
Aussi traitres et incompréhensibles, ils n'avaient pas à se mêler de nous. Nous-même jamais nous nous sommes mêler d'eux. Les français de métropole sont des abrutis qui ne connaissaient rien de ce que l'on faisait.
14/ Faîtes moi part de vos conditions d'arrivée en métropole ?
Les conditions pour ma famille étaient moins galéreuses que bien d'autres car mon grand-père avait acquis un statut social lui permettant d'accéder plus facilement à des avantages.
15/ Lors de cette arrivée par quoi avez-vous été vous le plus surpris ?
Ce qui a surpris le plus notre famille, c'est de voir le visage des français qui nous observaient comme des pestiférés. Cela a été quelque peu difficile les premiers temps bien qu'il fallait se cacher quelques autres fois car comme n'étant pas appréciés, bien quelques fois, les pierres nous ricochaient sur le coin du visage.
16/ Quelles ont été vos déceptions ? Quelles étaient vos aspirations lors de l'arrivée en métropole ?
La déception d'avoir quitté une terre où nous avons tout construit. Les aspirations : revenir d'où on venait.
17 / Avez vous un message à faire passer aux Algériens ?
Que nous les respectons autant que nous les avons respectés quand nous étions présents, en espérant que eux nous retournent cette gratitude en acceptant l'histoire et la réalité qu'a été notre emploi auprès d'eux.
18/ La France (la métropole) est-elle après toutes ces années votre pays ? Expliquez pourquoi ?
Bien sûr qu'elle est notre pays, comme l'Algérie tant que flottaient les trois couleurs et retentissait l'hymne. Alors la métropole, nous nous y sommes accoutumés puisque nous n'avions pas d'autres choix.
19/ Qu'est ce que l'intégration selon vous ? Les Pieds Noirs ont-ils été intégrés ? S'il y a eu intégration ou s'il n'y a pas eu intégration, quelles en sont les raisons selon vous ?
Certains pieds noirs ont pu s'intégrer d'autres non. D'abord, parce que les pieds noirs, on les voit comme des barbares, des étrangers et je ne sais quoi d'autre. Alors comme je le disais, même aujourd'hui en 2008, bien que l'on soit fiers d'être pieds noirs, on se cache et évite de divulguer notre passé, du fait que l'on nous regarde de travers.
20/ Par quoi avez-vous envie de terminer votre E-terview ?
En disant que l'histoire a eu raison ou tort, qu'importe, ce que l'on constate seulement c'est que ici en France, on ne raconte pas notre histoire, nous pieds noirs. Et quand bien même qu'on en parle, on n'en dit que des mensonges. Bien souvent encore on préfère entendre les raisons des algériens plutôt que nous qui étions le coeur de ce marquage, de cette histoire.
Vincent Bouba, 10 mars 2008
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1/ Quelle est l'origine de votre arrivée en Algérie ? A quelle époque date l'installation de votre famille en Algérie ?
Ma famille est arrivée en Algérie après sa colonialisation et le père de mon grand-père participait à la construction des voies ferrées.
2/ Quels étaient vos liens avec les Algériens lorsque vous étiez enfant puis adulte ?
Ce que m'a rapporté ma famille, c'était une agréable entente avec l'ensemble des algériens. Toujours en grandissant, ils se sont beaucoup attachés, et cela encore aujourd'hui avec certains d'eux.
3/ Quelles ont été les conditions de travail de votre famille en Algérie ?
Les conditions de travail ont été pénibles, surtout pour le père de mon grand-père qui était à l'installation des voies ferrées. Et peut-être diront certains, moins pénibles pour mon grand-père qui lui, très jeune, est entré dans la coloniale.
4/ Quatre mots commençant par la première lettre de votre prénom ?
Coloniale, Capitulation, Critique, Combat
5) Faîtes moi part d'un de vos souvenirs d'Algérie ?
Encore aujourd'hui, le plus grand souvenir qu'aie mon grand-père est de Ménerville où il a vécu avec l'ensemble de sa famille et amis.
6/ L'indépendance était-elle inévitable ?
Non. Pas inévitable car bien des choses auraient pu réussir à garder cette terre qui nous était chère et surtout si la métropole n'avait pas eu à s'en mêler car eux n'ont jamais été là-bas.
7/ Que pensez-vous des gros propriétaires terriens "colons" français ?
Je n'ai rien à en penser. Ils ont colonisé, ils ont acquis des propiétés, en résumé, ça les regarde.
8/ Quels sont vos sentiments à propos de l'OAS ?
L'OAS et bien, beaucoup ont des sentiments néfastes. Probablement avérés mais le FLN était bien plus. Alors ce que je dis de l'OAS c'est plus une félicité qu'une condamnation.
9/ Que pensez-vous de De Gaulle ?
De Gaulle n'a été qu'un traitre sauvage, malveillant et uniquement aux intérêts de ce qu'il croyait juste, la métropole. Certes il a été, certes il nous a compris, mais quoiqu'il en soit, nous aussi nous avons eu et encore à présent une note de conscience.
10/ Cinq mots pour définir votre Algérie ?
Paix, Avenir, Richesse, Amour, Respect.
11/ Qu'est qu'une personne déracinée selon vous ?
Qui a été arrachée à sa terre sans gêne ni pitié et avec encore moins de reconnaissance et de grandeur. Laissé pour abandon dans un univers méconnu de lui et oublié.
12/ Que pensez-vous du FLN ?
Je n'ai rien à en penser si ce n'est que des sauvages barbares, terroristes et malveillants.
13/ Que pensez-vous des français de métropole lors de la guerre d'Algérie ?
Aussi traitres et incompréhensibles, ils n'avaient pas à se mêler de nous. Nous-même jamais nous nous sommes mêler d'eux. Les français de métropole sont des abrutis qui ne connaissaient rien de ce que l'on faisait.
14/ Faîtes moi part de vos conditions d'arrivée en métropole ?
Les conditions pour ma famille étaient moins galéreuses que bien d'autres car mon grand-père avait acquis un statut social lui permettant d'accéder plus facilement à des avantages.
15/ Lors de cette arrivée par quoi avez-vous été vous le plus surpris ?
Ce qui a surpris le plus notre famille, c'est de voir le visage des français qui nous observaient comme des pestiférés. Cela a été quelque peu difficile les premiers temps bien qu'il fallait se cacher quelques autres fois car comme n'étant pas appréciés, bien quelques fois, les pierres nous ricochaient sur le coin du visage.
16/ Quelles ont été vos déceptions ? Quelles étaient vos aspirations lors de l'arrivée en métropole ?
La déception d'avoir quitté une terre où nous avons tout construit. Les aspirations : revenir d'où on venait.
17 / Avez vous un message à faire passer aux Algériens ?
Que nous les respectons autant que nous les avons respectés quand nous étions présents, en espérant que eux nous retournent cette gratitude en acceptant l'histoire et la réalité qu'a été notre emploi auprès d'eux.
18/ La France (la métropole) est-elle après toutes ces années votre pays ? Expliquez pourquoi ?
Bien sûr qu'elle est notre pays, comme l'Algérie tant que flottaient les trois couleurs et retentissait l'hymne. Alors la métropole, nous nous y sommes accoutumés puisque nous n'avions pas d'autres choix.
19/ Qu'est ce que l'intégration selon vous ? Les Pieds Noirs ont-ils été intégrés ? S'il y a eu intégration ou s'il n'y a pas eu intégration, quelles en sont les raisons selon vous ?
Certains pieds noirs ont pu s'intégrer d'autres non. D'abord, parce que les pieds noirs, on les voit comme des barbares, des étrangers et je ne sais quoi d'autre. Alors comme je le disais, même aujourd'hui en 2008, bien que l'on soit fiers d'être pieds noirs, on se cache et évite de divulguer notre passé, du fait que l'on nous regarde de travers.
20/ Par quoi avez-vous envie de terminer votre E-terview ?
En disant que l'histoire a eu raison ou tort, qu'importe, ce que l'on constate seulement c'est que ici en France, on ne raconte pas notre histoire, nous pieds noirs. Et quand bien même qu'on en parle, on n'en dit que des mensonges. Bien souvent encore on préfère entendre les raisons des algériens plutôt que nous qui étions le coeur de ce marquage, de cette histoire.
Vincent Bouba, 10 mars 2008
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