lundi 12 mars 2012

terminé, khlass...

"Entre Algérie et France"
Lieu de rencontres et territoire d'échanges entre cultures...

lundi 25 avril 2011

Louise Michel en Nouvelle Calédonie




L'an V de la révolution algérienne


Au moment ou certaines archives demeurées longtemps secrètes de la guerre d'Algérie s'ouvrent enfin et que les historiens font éclater de part et d'autre la vérité sur un conflit qui n'a pas encore révélé ses aspects les plus sombres, ce « classique de la décolonisation », publié pour la première fois en 1959 et sans cesse réédité reste d'actualité.

Ce livre est né de l'expérience accumulée au coeur du combat, au sein du FLN. Car Frantz Fanon, né antillais et mort algérien (1925-1961), avait choisi de vivre et de lutter parmi des colonisés comme lui, en Algérie, pays du colonialisme par excellence. Texte militant, cet ouvrage fut aussi la première analyse systématique de la transformation qui s'opérait alors au sein du peuple algérien engagé dans la révolution.

Ce texte, parmi les tout premiers publiés aux Editions Maspero, décrit de l'intérieur les profondes mutations d'une société algérienne en lutte pour sa liberté. Ces transformations, la maturation politique et sociale, ignorées par les colons alors qu'elles étaient justement les fruits de la colonisation et de l'humiliation, présidèrent pourtant largement au processus qui mena à la guerre d'Algérie, « la plus hallucinante qu'un peuple ait menée pour briser l'oppression coloniale »

- Franz Fanon, L'an V de la révolution algérienne, La découverte, 2003

vendredi 8 avril 2011

L'Europe face à son passé colonial

La colonisation a-t-elle eu un « caractère positif » ou a-t-elle été facteur d’une exploitation et d’une domination féroces des peuples et des territoires colonisés ? Faut-il la traiter comme une page d’histoire parmi d’autres ou bien l’expier comme un péché, qui entache la France depuis plus d’un siècle ?

Loin d’être un objet froid de la recherche historique, le passé colonial nourrit aujourd’hui dans l’héxagone une véritable guerre des mémoires. Depuis la loi du 23 février 2005 et son article 4, le débat fait rage autour de ces questions.


Ces débats sont-ils uniquement franco-français ?


Il suffit de porter le regard au-delà de nos frontières pour se convaincre du contraire. Au nom du gouvernement italien, Silvio Berlusconi ne vient-il pas de faire officiellement acte de repentance pour la colonisation de la Libye ? Ce livre le montre, toutes les anciennes puissances coloniales, sont confrontées à ce passé, le Japon ne faisant pas exception. Comme d’ailleurs les sociétés anciennement colonisées. Cette approche comparative permet donc de mieux saisir ce qui, dans les débats sur ce passé, est spécifique à notre pays et ce qui relève d’un passé partagé des puissances impériales.

- Daniel Lefeuvre, Olivier Dard, L'Europe face à son passé colonial, Riveneuve éditions, 2009.

lundi 28 mars 2011

Les surréalistes face aux mythes de la France coloniale (1919-1962)


De la guerre du Maroc en 1925 à la guerre d'Algérie, les surréalistes sont parmi les rares écrivains à réclamer, aux côtés de l'extrême gauche, « l'évacuation immédiate des colonies ». Fascinés par l'art « primitif » auquel ils tentent d'associer leur propre image, révoltés par l'ordre occidental, ils élaborent une poésie du Sauvage qui renverse les préjugés colonialistes. Orientaliste, leur écriture se veut aussi destruction d'une littérature ethnocentrique et coloniale. Mêlant jusqu'à les confondre la revendication anticoloniale et l'exaltation poétique de l'altérité, leur parti pris procède avant tout d'une esthétique de l'anticolonialisme. Le surréalisme se redécouvre ici à l'aune du paradigme colonial.

Si à l'heure des décolonisations, les intellectuels s'emparent de cette position politique, dans les années 1920, les surréalistes sont isolés lorsqu'ils s'insurgent contre la France coloniale. Dès lors, à l'avantgarde qu'ils incarnent dans le domaine esthétique et poétique, correspond une avant-garde politique caractérisée par la précocité et la radicalité de leur anticolonialisme. Fort de cette contestation, « la plus fondée du monde » selon André Breton, le mouvement surréaliste appartient pleinement à l'histoire de ceux qui refusèrent l'impérialisme.

Alors que le surréalisme a fait l'objet de nombreux ouvrages, peu se sont penchés de manière critique sur cette revendication politique. Aujourd'hui, les cultures extra-occidentales sont largement mises à l'honneur tandis que le passé colonial de la France fait l'objet d'un important travail mémoriel. Or, dès les années 1920, les surréalistes s'appropriaient déjà ces questions. L'histoire de leur anticolonialisme, indissociable de leur représentation poétique des non-Occidentaux, éclaire le présent de manière singulière.

- Sophie Leclercq, La rançon du colonialisme – Les surréalistes face aux mythes de la France coloniale (1919-1962), Les presses du réel, 2010.

mercredi 23 mars 2011

Algérie, 20 août 1955

L’un des événements les plus marquants de la guerre d’Algérie est celui du 20 août 1955. Ce jour-là, à midi très exactement, des soldats de l’Armée de libération nationale, branche armée du FLN, appuyés par la population, attaquent simultanément les agglomérations situées dans le quadrilatère délimité par Collo, Philippeville, Guelma, Constantine. Des centaines d’hommes, parfois accompagnés de femmes et d’enfants, investissent les villes. Certains brandissent des couteaux, des serpes, des haches, plus souvent des gourdins et des bâtons.

Encadrés par les militaires de l’ALN, ils assaillent les centres du pouvoir colonial, les gendarmeries et les casernes, les mairies, les dépôts et les silos. Au cours des affrontements, 26 militaires français et 92 civils dont 71 Européens sont tués. La situation est rétablie le jour même. Les représailles accompagnent la répression, elle se poursuivent durant plusieurs semaines et se soldent par la mort de milliers de civils algériens.

Faute d’archives aisément accessibles, les historiens n’avaient pas osé encore s’attaquer à cet événement, laissant à certains la possibilité d’imposer un seul récit, celui d’un massacre généralisé qui aurait été perpétué par les Algériens. Au terme d’un travail de fourmi, croisant diverses archives extrêmement importantes et incontestables avec le témoignage de survivants des deux bords au massacre d’El-Alia, Claire Mauss-Copeaux rétablit la vérité : contrairement à ce que l’on dit depuis 45 ans, à Philippeville les massacres ne furent pas le fait des Algériens (deux Européens « seulement » furent tués), mais des soldats français, lors des opérations de représailles. En revanche, Claire Mauss-Copeaux établit qu’il y eut bien un massacre à El-Alia. Un livre-choc sur un tragique exemple de désinformation et de rumeur.

- Claire Mauss-Copeaux, Algérie, 20 août 1955 - Insurrection, répression, massacres, Editions Payot, 2011.

Algérie 1954

1954. L'armée française est défaite à Diên Biên Phû. Les premiers coups de feu retentissent dans les Aurès d'Algérie. Le talent de Benjamin Stora nous fait vivre les dernières heures cruciales de l'Algérie française en un récit âcre et mélancolique, mélange d'immaturité et d'inaccompli pour les Européens d'Algérie, de rage et d'espoir pour les colonisés.

- Benjamin Stora, Algérie 1954 - Une chute au ralenti, Éditions de l'Aube, 2011.

Comment de Gaulle a perdu la guerre d'Algérie


Comment le FLN a-t-il fait, alors que ses troupes étaient écrasées par l'armée française, pour amener de Gaulle et le gouvernement de la France à accepter l'indépendance ? La réponse se trouve bien au-delà des frontières de l'Algérie, car c'est sur la scène internationale que les nationalistes ont livré leurs combats les plus décisifs.

Leurs meilleures armes furent psychologiques et médiatiques. Rapports sur les droits de l'homme, conférences de presse, congrès de la jeunesse, etc., furent utilisés pour alerter l'opinion mondiale et invoquer les lois internationales dans un contexte qui était également celui de la guerre froide. Soutenus par des pays aussi divers que l'Arabie Saoudite et la Chine communiste, les Algériens finirent par rallier une majorité contre la France aux Nations unies.

Ainsi vinrent-ils à bout d'un président et d'un gouvernement désormais obsédés par l'impact de la guerre sur la réputation de leur pays à l'étranger. Un exemple pionnier qui allait inspirer l'OLP d'Arafat, ou encore l'ANC de Mandela...

- Matthew Connelly, L'arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d'Algérie, Editions Payot, 2011.

Matthew Connelly est professeur d'histoire à Columbia University. Il est considéré comme l'un des historiens les plus doués de sa génération. Son livre a déjà reçu cinq prix depuis sa parution.


jeudi 17 mars 2011

Albert Camus, L'écriture des limites et des frontières


Pour commémorer l'obtention par Camus du prix Nobel de littérature en 1957, de nombreux chercheurs de tous horizons se sont réunis à Tunis cinquante ans après, à l'initiative de l'Unité de recherche Poétique théorique et pratique, avec le concours de l'École Normale Supérieure de Tunis, de l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis et de l'Institut Supérieur des Études appliquées en Humanités de Zaghouan.

Les échanges visaient à explorer la question des limites et des frontières dans la pensée, l'esthétique et l'écriture d'Albert Camus. L'oeuvre camusienne pratique en effet constamment le chevauchement des genres en se jouant de leurs marges et de leurs codes. Elle se fonde sur des points de tension entre plusieurs pôles opposés, plusieurs claviers énonciatifs et donne à lire des textes hybrides qui sont refus du sens unifié et réducteur.Cet ouvrage rassemble les études échangées qui, privilégiant les champs de la poétique et de la stylistique sans que cela exclue les éclairages philosophiques, portent sur les brouillages de frontières génériques et esthétiques, l'« expérience » des limites, l'hybridation d'une telle œuvre. Il incite à repenser le texte camusien dans le sens d'une poétique générale qui pose la question du style et du lien entre esthétique et vision du monde.

La collection « Entrelacs » a l'ambition de resserrer les fils du dialogue ininterrompu entre chercheurs en lettres et sciences humaines de France et du Maghreb, et d'assurer la meilleure diffusion aux résultats les plus remarquables de ce dialogue. Sud Éditions et les Presses universitaires de Bordeaux, avec l'appui du service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France en Tunisie, souhaitent ainsi illustrer la vitalité du « français en partage » sur les deux rives de la Méditerranée.

- Mustapha Trabelsi, Albert Camus, L'écriture des limites et des frontières, Presses universitaires de Bordeaux, 2010.

lundi 28 février 2011

Putsch d'Alger

À la lumière des archives inédites récemment déclassées, l'auteur raconte le putsch d'Alger en avril 1961 et la manière dont de Gaulle réussit à réduire les généraux français qui voulaient renverser le pouvoir. Un récit passionnant.

- Maurice Vaïsse, Comment de Gaulle fit échouer le putsch d'Alger, Éditions André Versaille, mars 2011.

Le monde vu de la plus extrême droite

Dès l'origine, les mouvements fascistes connaissent une marge qui se veut européenne et socialiste. N'ayant pu jouir du pouvoir, ayant souvent été éliminée, elle a toutefois su inventer des discours et des idées pour la construction d'une Europe nationaliste. Ceux-ci ont largement contribué à la formation de la propagande des Etats fascistes après 1942, mettant en exergue l'édification d'un " Nouvel ordre européen ". Après la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement avec la phase de décolonisation, puis post-1968, le néo-fascisme a redéployé ces éléments dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler le nationalisme-révolutionnaire.Ayant placé l'unité européenne en horizon d'attente, ces fascistes œuvrent à la constitution d'une action et d'une idéologie internationales. Ils participent dès lors à de nombreux champs politiques, nationaux et internationaux, et y entreprennent des tactiques différentes de l'un à l'autre. Leurs idées européistes les entraînent ainsi non seulement dans une élaboration post-moderne du politique, n'hésitant pas à puiser aussi bien dans les signes gauchistes que moyen-orientaux, mais les poussent à des réorientations géopolitiques éclairant l'évolution du monde des lendemains de la Première guerre mondiale à ceux du 11 septembre. De là, ce sont l'histoire et la nature du phénomène fasciste qui sont revisitées.

Cet ouvrage s'appuie avant tout sur une documentation inédite : les archives internes des mouvements néo-fascistes et des documents des services de police, essentiellement des Renseignements Généraux. Il reprend des éléments de la thèse de Nicolas Lebourg d'histoire contemporaine soutenue à l'Université de Perpignan-Via Domitia.

- Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrême droite - Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Editions PU Perpignan, décembre 2010.

mercredi 23 février 2011

Pensée coloniale 1900

Mil neuf cent (revue d'histoire intellectuelle) se donne pour ambition l'exploration de l'histoire intellectuelle au tournant du siècle. Les numéros, annuels, sont organisés autour d'un thème et comportent des documents inédits (correspondances, etc.).

http://www.revue1900.org

- Pensée coloniale 1900, N° 27, 2009.

Les enfants d'Yishmaël


À partir du dépouillement systématique des documents littéraires et rabbiniques de la famille Cohen-Tanoudji, Denis Cohen-Tannoudji brosse un tableau historique des Juifs maghrébins du Moyen Âge à nos jours. Ainsi, non content de mettre en lumière l'unité spatio-temporelle du monde séfarade, il modifie, grâce à ses recherches dans des archives anonymes, nos perceptions mémorielles collectives. De la persécution des Juifs par les Almohades (en 1147) au traumatisme de la décolonisation (en 1962), en passant par l'expulsion d'Isabelle la Catholique (en 1492) et l'onde de choc de la colonisation (à partir des années 1830), il présente l'Histoire des Juifs séfarades maghrébins de façon vivante : du fait de la longévité du marqueur patronymique à travers le temps, son travail donne une profondeur historique relativement inédite.

- Denis Cohen-Tannoudji, Les enfants d'Yishmaël. Itinéraires séfarades maghrébins du Moyen Age à nos joursessai historique, Editions Hermann, 2010.

samedi 15 janvier 2011

Ecrire et publier la guerre d'Algérie


Guerre « sans nom » et « sans images », la guerre d’Algérie ne fut pourtant pas malgré la surdité ambiante une guerre sans mots. Depuis plus d’un demi-siècle, l’innommable et la honte ont soulevé des voix, dans la génération des pères comme dans celle des fils, et ce livre se propose d’en révéler l’abondance et la diversité. D’éclat en éclat de ce parcours kaléidoscopiques, le lecteur pourra retrouver les multiples chemins par lesquels cette guerre avec insistance nous concerne.

Dans l’urgence, durant la guerre elle-même, nombre d’intellectuels et d’écrivains interviennent par la presse et dans le livre. Chacune des études proposées ici examine la manière dont se noue ou se renoue le lien entre poétique et politique : les uns, tel Mauriac, inventent, d’autres, tel Sénac,c herchent à se réapproprier un héritage de la guerre précédente. Bien des questions (celle de la langue, celle de l’horreur, celle de la honte et du silence des pères) lient une guerre et une littérature à l’autre.

On les retrouve dans la seconde partie de l’ouvrage, consacrée aux résurgences de la guerre d’Algérie dans la littérature « d’après », spécialement celle des années 80 à nos jours. Une guerre hante l’autre, sans que cela autorise à parler, au singulier, d’une littérature de la guerre d’Algérie.Chercheurs et écrivains tentent de définir ces littératures d’une guerre qui reprend voix à travers lar electure de ces textes.

- Thomas Augais, Mireille Hilsum, Chantal Michel,
Ecrire et publier la guerre d'Algérie. De l'urgence aux résurgences, Editions Kimé, 2011.

La construction du discours colonial

La question de la colonisation est redevenue un enjeu d'actualité et l'objet d'une demande sociale. Les controverses actuelles s'inscrivent dans des continuités qui expliquent souvent leur acuité, sans qu'il soit nécessaire d'aller chercher des " vérités cachées ". Par delà les polémiques du moment, l'ouvrage propose de suivre l'élaboration de cette histoire des relations contemporaines entre la France et les mondes extra- européens.

Oissila Saaïdia, agrégée de l'Université en histoire et docteur en histoire contemporaine, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Strasbourg et membre du LARHA (équipe Religions, sociétés et acculturation).
Laurick Zerbini est maître de conférences en histoire de l'art africain à l'Université Lumière Lyon 2 et membre du LARHRA.

- Oissila Saaïdia et Laurick Zerbini (dir.),
La Construction du discours colonial : l'Empire français aux XIXe et XXe siècles, Paris, Karthala, 2009, 252 p.

mercredi 12 janvier 2011

Décoloniser l´histoire ?

-Colette Zytnicki, "'La maison, les écuries'. L'émergence de l'histoire coloniale en France (des années 1880 aux années 1930)"

-Jacques Cantier, "Histoire et historiens de l'Algérie. Une tentative de synthèse sur l'historie coloniale au tournant des années 1930"

-Marie-Albane de Suremain, "L'histoire coloniale dans le Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'AOF-IFAN, 1916-1960"

-Anne Pirou, "Intellectuels colonisés et écriture de l'histoire en Afrique de l'Ouest (c.1920-c. 1945)"

-Jacques Alexandropoulos & Christophe Picard, "'Orient' et 'Occident' dans l'historiographie du Maghreb, de la période coloniale à l'époque actuelle"

Guy Pzervillé, "La production de l'histoire de l'Algérie, en Algérie et en France, après la décolonisation"

-Sophie Dulucq, "Décoloniser l'histoire de l'Afrique: une impossible entrteprise? L'exemple de 'l'école historique d'Ibadan' (Nigéria)"

-Michel Bertrand, "Ecrire l'histoire, fonder la Nation: héros et conscience nationale dans le Mexique du 19e siècle"

-Richard Marin, "Zumbi de Palmares, nouveau héros du panthéon civique brésilien?"

-Daniel Nativel, "L'historien et le défi des mémoires à Madagascar. Construction de l'objet et demande sociale"

- Sophie DULUCQ & Colette ZYTNICKI (dir.), Décoloniser l´histoire ? De l´histoire coloniale aux histoires nationales en Amérique latine et en Afrique (XIXe-XXe siècles), SFHOM, 2003.

samedi 1 janvier 2011

2011


L'équipe du magazine web
"Entre Algérie et France" vous souhaite
une bonne et heureuse année 2011

lundi 27 décembre 2010

Le premier livre objet sur la guerre d'Algérie


Pendant plus d'une année, Benjamin Stora est allé à la rencontre de ceux qui ont participé à ce long conflit : anciens combattants d'Afrique du Nord, d acitve ou appelés, militants nationalistes du FLN-ALN, harkis, pieds-noirs, opposants à la guerre. Tous ont ouvert leurs archives, à la recherche des traces du passé.

Le choc d'un livre tout en couleurs, grâce aux « Instamatic Kodak » des appelés et aux couleurs des documents originaux. Plus de 100 documents inédits en fac-similés, rassemblant toutes les mémoires de ce conflit fratricide en un seul livre.

- Benjamin Stora, Tramor Quemeneur, Algérie 1954-1962 : Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre, ARENES EDITIONS, 2010.

Yanis en Algérie


Yanis a onze ans. Il habite à Belcourt, un quartier d'Alger. Drôle et émouvant, son récit nous fait découvrir, au fil des jours, l'Algérie d'aujourd'hui. Sous la forme d'un journal Yanis, raconte sa vie dans un style simple, précis et sensible.

De nombreux volets à soulever et un superbe dépliant panoramique de quatre pages au milieu du livre. À chaque page, une mine d'informations documentaires (l'école, l'islam, le pétrole, les animaux du désert...) répond aux questions des enfants.

Le journal de Yanis en Algérie, raconté par Mohamed Kacimi, illustré par Charlotte Gastaut et Christian Heinrich.

Prix Germaine Tillion 2010 de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense


Dans les années 1890, on assiste à une dénonciation croissante des abus de pouvoir en Algérie coloniale. La compétition électorale de la minorité française en est souvent à l'origine. Mais l'attention du Parlement et de la presse métropolitaine grandit pour transformer ces affaires en « scandales algériens ».

Ils donnent à voir un système politique et administratif gangrené par la violence, le clientélisme et la corruption qui sont nourris par l'abondance des fonds publics dans une colonie de peuplement boudée par le grand capital. Comme pratique et représentation du pouvoir, l'abus est alors facilité par le droit, la confusion du droit et la défaillance des institutions de contrôle, dans un contexte plus général de sous-administration. Ces données sont parfaitement intégrées par les agents de l'État et l'ensemble des ad de contournement, propres à faire durer le système.

- Didier Guignard, L'abus de pouvoir dans l'Algérie coloniale (1880-1914). Visibilité et singularité, PUPO, 2010.

dimanche 5 décembre 2010

D’Alger à Mai 68

Ceux qui, dans les années 1960 et 1970, ont cru à l’effondrement du vieux système d’exploitation et d’oppression, n’ont pas tous sublimé leur révolte et accepté de se couler dans les institutions.

Né à Alger en 1941, François Cerutti a rapidement rejoint ceux qui, en France, ont milité pour l’indépendance de l’Algérie. Pour lui, la révolte des peuples colonisés contre la domination criminelle des colonisateurs était un signe de l’imminence du renversement de la société bourgeoise. Insoumis, il part pour le Maroc. À Alger, de 1962 à 1965, il travaille dans une entreprise autogérée. Avec un petit groupe de membres de la IVe Internationale, il milite pour la consolidation du secteur autogéré face à la volonté de mainmise toujours plus forte du FLN et du gouvernement sur celui-ci.

En 1965, le coup d’État de Boumediène le fait rentrer en France, où l’armée l’oblige à faire le service militaire auquel il s’était soustrait. Il s’y heurtera à la bêtise et à la vindicte de l’institution, qui l’enverra pour quelques mois en prison.

Mai 68 le trouve aux premières loges, puisqu’il habite au Quartier latin et y travaille dans une librairie militante, vouée à la critique du léninisme et des régimes qui s’en réclament. Il participe à la coordination des comités d’action des entreprises de la région parisienne. Surtout, le mouvement de Mai renforce sa conviction que « le monde va changer de base » et que les vieilles organisations du mouvement ouvrier, piliers de l’ordre existant, devront être balayées.

Le récit de ce cheminement qui, d’un « pied-noir » fera un « pied-rouge », d’un révolté un révolutionnaire, c’est aussi celui de rencontres, d’actions militantes, de réflexions qui ont influencé toute une génération, dont une partie continue à affirmer, comme François Cerutti : « La nécessité de changer ce monde est de plus en plus évidente et urgente. »

Avant-propos de Mohammed Harbi.

- François Cerutti, D’Alger à Mai 68, Mes années de révolution, Editions Spartacus, 2010.

jeudi 18 novembre 2010

Benjamin Stora

Les immigrés algériens en France : une histoire politique, 1912-1962, Hachette Littératures, 2009

Le mystère De Gaulle. Son choix pour l'Algérie, Robert Laffont, 2009

Mitterrand et la guerre d'Algérie
, avec François Malye, Calmann-Lévy, 2010

Algérie 1954-1962 - Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre, Les Arènes, 2010

Bibliographie de l'Algérie depuis l'Indépendance, CNRS, 2011 (à paraître)

http://www.univ-paris13.fr/benjaminstora

vendredi 12 novembre 2010

Jean-Paul Lecoq, un député indésirable au Maroc

Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, a été expulsé de Casablanca (Maroc) le 8 novembre. Il tentait de rejoindre El Ayoun, capitale du Sahara Occidental occupé par le Maroc, où la population sahraouie subit une répression qui rappelle des heures sombres.

Depuis 1993, la Ville de Gonfreville l’Orcher est jumelée avec J’Refia, une ville sahraouie réfugiée dans le désert algérien du fait de l’occupation du Sahara Occidental par l’envahisseur marocain. Ce n’est donc pas sur un coup de tête que Jean-Paul Lecoq (député-maire PCF de la commune) a tenté de se rendre à El Ayoun dimanche soir en tant qu’« observateur ». Présent au Mans fin octobre pour la 36e conférence des Comités de soutien au peuple Sahraoui (EUCOCO), le député membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a été alerté sur les violences en cours dans les territoires occupés.

Lors de son arrivée dans l’aéroport de Casablanca, dimanche soir, Jean-Paul Lecoq a eu droit un comité d’accueil musclé. « J’ai été arrêté par la police qui m’a dit que la zone était interdite. On m’a demandé mon passeport. Deux heures plus tard, on me l’a redonné avec un billet de retour direct pour Paris. Il est inadmissible qu’on empêche des parlementaires d’aller voir ce qui se passe à El Ayoun », explique le député qui s’étonne aussi de ne pas avoir eu de contact avec l’ambassade de France durant son court séjour marocain. Le quai d’Orsay n’a émis aucune protestation… « Etais-je donc un député gênant pour le Maroc comme pour la France », s’interroge le parlementaire.

Pendant ce temps, des nouvelles alarmantes arrivent toujours d’El Ayoun où des affrontements auraient fait plusieurs morts. L’inquiétude est vive également pour le Campement de la Liberté de Gdem Izik (situé à l’est d’El Ayoun) où les forces marocaines sont intervenues lundi pour détruire les tentes où habitent environ 20 000 Sahraouis. Des hélicoptères ont largué des bombes lacrymogènes et des canons à eau ont agressé des personnes qui protestent pacifiquement. Il est difficile d’obtenir des informations précises. La peur et la censure jettent une chape de plomb sur la région. Comme les élus étrangers, les journalistes ne sont pas bienvenus sur place. Des reporters espagnols ont été refoulés ces jours-ci. Que veut cacher le gouvernement marocain ?

Le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis 1975, date de la Marche verte commandée par Hassan II. Le Sahara Occidental est donc aujourd’hui le seul territoire non-décolonisé d’Afrique. Au-delà de la répression qui écrase le peuple sahraoui depuis des décennies, le Maroc pille illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental avec la complicité de pays européens, dont la France.

Le gouvernement français doit cesser son soutien inconditionnel au gouvernement marocain et doit agir pour que l’ONU organise un référendum d’autodétermination comme elle s’y est engagée en… 1991. « Ce qui se passe aujourd’hui est la conséquence du non-respect du droit fondamental des Sahraouis à choisir librement leur destin », expliquait récemment Mohamed Abdel Aziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario.

Jean-Paul Lecoq est intervenu le 9 novembre à l’Assemblée nationale pour demander une réunion d’urgence de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Paco, 11/11/10

dimanche 24 octobre 2010

Albert Camus : Solitaire et solidaire

- Catherine Camus, Albert Camus : Solitaire et solidaire, Michel Lafon, 2010.

lundi 11 octobre 2010

La Colonie française en Algérie

Ce livre est dédié à la mémoire de toutes les victimes, innombrables, dont il est question dans cet ouvrage:

- celles de la Conquête de l’Algérie,
- celles de la colonisation,
- celles du 8 mai 1945 en Kabylie,
- celles des « événements d’Algérie »,
- qu’elles soient algériennes (civils, fellaghas, Harkis),
- ou françaises (civils, militaires et appelés du contingent, Pieds-Noirs),
- celles de la décennie noire,
- celles du terrorisme d’État.

- Lounis AGGOUN, La Colonie française en Algérie, 200 ANS D'INAVOUABLE - Rapines et péculats, Editions Demi Lune, 2010.

samedi 9 octobre 2010

Le pardon et la rancoeur

Peut-on se réconcilier avec son ennemi ? Pour les anciens adversaires sud-africains et franco-algériens, l'enjeu est identique : s'extraire de la domination coloniale et construire un rapport de confiance après les violences de la guerre. En Afrique du Sud, les vainqueurs ont choisi de pardonner aux responsables et bénéficiaires de l'Apartheid. Entre la France et l'Algérie, la séparation des populations après les accords d'Evian semble avoir dispensé de rechercher les voies de la réconciliation. Mais les accords politiques garantissent-ils que les sociétés et les individus s'entendent ? Où en est-on aujourd'hui ?

A travers les récits et les trajectoires d'ex-combattants sud-africains, algériens et français, Laetitia Bucaille explore dans ce livre de sociologie politique les voies empruntées, les impasses, les attentes, les espoirs et les signes d'ouverture. Dans les témoignages de tous, elle saisit l'expérience intime, les émotions, les sentiments de perte, de fierté ou de culpabilité.

- Laetitia Bucaille, Le pardon et la rancoeur. Algérie/France, Afrique du Sud: peut-on enterrer la guerre ?, Editions Payot et Rivages, 2010.

Laetitia Bucaille, sociologue, est maître de conférences à l'université Victor-Segalen/Bordeaux 2 et membre de l'Institut universitaire de France.

jeudi 30 septembre 2010

"Déplacements forcés et exils en Europe au XXe siècle. Les conditions de départ et d’accueil"

Musée Mémorial de l’Exil de La Jonquera (Espagne, Catalogne), 22 octobre 2010

Ce séminaire d’une journée aura pour but de montrer les aspects liés au départ et à l’accueil de populations dans des situations d’exil et de déplacements, ainsi que les conséquences qui en découlent. Le séminaire sera centré autour de la logistique et des problèmes humanitaires qui entourent les grands mouvements de populations. À savoir, les conditions de départ, les interventions gouvernementales et non gouvernementales à l’accueil, les réactions des populations autochtones face aux nouveaux-venus, l’impact sur le territoire, les possibilités de retour. Ces questions se posent à partir de différents cas qui eurent lieu en Europe au cours du XXe siècle, conséquences de conflits militaires entre pays, guerres civiles et affrontements ethniques: les conférences du matin ont pour cadre la guerre civile espagnole (1936-1939) et l’exil des républicains, suivant le fil chronologique, l’après-midi, aux temps de la seconde guerre mondiale, l’indépendance algérienne en 1962, et les guerres des Balkans aux années 90.

Le présent séminaire fait partie d’un programme global intitulé “
Déplacements forcés et exils en Europe au XXe siècle”, dans le cadre duquel se réaliseront deux autres séminaires interdisciplinaires en 2011. Les trois séminaires donneront lieu à un colloque international en 2012. Dans un esprit de collaboration transfrontalier, les séminaires se dérouleront à La Jonquera, Girona, Perpignan et Rivesaltes.

Les organisateurs sont le CREC et le CRHiSM de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD), l’Institut de Recherche Historique de l’Université de Girona, le Musée Mémorial de l’Exil de La Jonquera (MUME), le Mémorial de Rivesaltes (MMCR), la Cinémathèque Eurorégionale – Institut Jean Vigo (IJV).

Programme

9h30-10h. Réception

10-10h30. Discours

10h30-11h. Michel LEIBERICH, docteur en Histoire, UPVD

"Les exils dans la logique des violences collectives depuis la fin du XIX° siècle"

11h-11h30. Ruben DOLL, doctorant, UdG

"La Generalitat de Catalunya et le sauvetage des vies aux temps de la révolution et de la guerre"

11h30-12h. Juli CLAVIJO, docteur en Histoire

"L'accueil en Catalogne de réfugiés et de personnes déplacées d’autres régions de l’Espagne pendant la guerre civile"

12h-12h30. Dolores PLA, Instituto Nacional de Antropología e Historia, México

"Accueil des réfugiés républicains au Mexique"

12h30-13h. Suzanne AUBRESPY-AGULLO, doctorante, Université de Toulouse

"Exil et internement en Algérie des réfugiés républicains espagnols (1939-1943)"

13h-13h30. Grégory TUBAN, doctorant, UPVD

"Les déportations d'internés politiques vers l'Afrique du Nord au départ de Port-Vendres en 1941"

13h30-14h. Débat

14h-15h. Repas

15h-15h30. Francesc VEIGA, UAB, Barcelone

"Deux fois étranger: déplacements forcés en Europe au XXe siècle"

15h30-16h. Frederick WIES, doctorant, UPVD

"Il y a 70 ans… La persécution raciale en Sarre culmine avec l’Opération Bürckel du 22 octobre 1940. Présentation de l’exil des Juifs de Sarre en 1935 et l’anéantissement de leur communauté à l’automne 1940"

16h-16h30. Josep CALVET, docteur en Histoire

"Le passage de la frontière franco-espagnole et l'accueil en Espagne franquiste de personnes en âge militaire pendant la II Guerre Mondiale"

16h30-17h. Philippe BOUBA, doctorant, UPVD

"L'arrivée et l'accueil des Pieds-Noirs dans les Pyrénées-Orientales en 1962, Port-Vendres et Perpignan face à l'exil des Rapatriés d'Algérie"

17h-17h30. Abderahmen MOUMEN, docteur en histoire

"De l'Algérie au camp de Rivesaltes. Les conditions de départ et d'accueil des harkis en 1962"

17h30-18h. Boban MINIC, Professionnel journalisme

"Les Ulysses des guerres balkaniques"

18h-18h30. Débat /Conclusions

http://www.museuexili.cat

Madeleine Rebérioux


Sont ici rassemblés les articles d’histoire politique les plus significatifs de l’œuvre de Madeleine Rebérioux, emblématiques de nos enjeux contemporains.

Ce livre dessine le portrait d’une France des droits de l’homme et du socialisme de Jaurès : conquêtes des libertés fondamentales, combats pour la justice et les droits sociaux, engagement des intellectuels, fidélité à l’histoire de la Révolution de 1789, à celle de la Commune et de l’affaire Dreyfus, à la lutte contre le colonialisme.

Vive la République ! se veut une contribution à la connaissance de la France républicaine aussi bien que la démonstration de l’importance de l’histoire face aux périls qui menacent les libertés civiques.

- Madeleine Rebérioux, Vive la République ! Histoire, droits et combats de 1789 à la guerre d'Algérie, Edition Demopolis, 2009.

Madeleine Rebérioux (1920-2005) a enseigné l’histoire à l’université et à l’EHESS. Directrice de la revue Le Mouvement social, présidente de la Société d’études jaurésiennes, elle a participé à la création du musée d’Orsay. Militante anticolonialiste, des droits sociaux et féministes, elle a été la première femme à présider la Ligue des droits de l’homme entre 1991 et 1995.

samedi 25 septembre 2010

3 discours

"Africains, levons-nous !", Patrice Lunumba

"Nous préférons la liberté", Sékou Touré

"Le devoir de civiliser", Jules Ferry

Il y a cinquante ans, la plupart des territoires d’Afrique accédaient à leur indépendance. Parmi les leaders des mouvements de libération, Patrice Lumumba, héros national congolais, combattait pour le rassemblement des peuples africains contre l’impérialisme. Avant lui, le Guinéen Sékou Touré appelait déjà à « l’épanouissement des valeurs de l’Afrique ». Les voix africaines s’élevaient pour la première fois contre l’idéologie dominante en Europe depuis le XIXe siècle, le colonialisme, défendu notamment par Jules Ferry, lequel prônait « le devoir de civiliser les races inférieures ».

www.lecerclepoints.com

dimanche 19 septembre 2010

L’Arabe pour les nuls

Résumé :

Vous envisagez de voyager, de vivre ou de travailler dans un pays arabe ? Vous aimeriez pouvoir tenir une conversation basique avec un commerçant à Marrakech, ou encore écrire et reconnaître les caractères arabes ? Apprendre l'arabe est pour vous un loisir ou une nécessité professionnelle ? Quelles que soient vos raisons, ce livre vous permet de connaître les bases d'une langue qui n'est pas aussi difficile qu'elle en a l'air. Il s'adresse aux débutants qui veulent progresser rapidement en arabe.

- Amine Bouchentouf, Aboubakr et Sylvie Chraibi, L’Arabe pour les nuls, First, 2007.

dimanche 8 août 2010

L'Algérie, coeur du Maghreb classique

De la prise de Carthage par les Islamo-Arabes à l'allégeance à l'Empire ottoman du maître d'Alger, l'histoire d'un Maghreb classique où l'Algérie n'existe pas encore. Sur fond de structuration tribale de la société, des Etats régionaux, almoravide et almohade, voient le jour. L'auteur étudie la progressive marginalisation de la région débouchant sur une réorientation émotionnelle du religieux.

- Gilbert Meynier, L'Algérie, coeur du Maghreb classiquede l'ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), La Découverte, 2010.

samedi 7 août 2010

L’Algérie des origines

Les Algériens d'aujourd'hui' hui, dans leur culture et leur organisation sociale, sont les héritiers d'une riche histoire millénaire, qui ne se réduit pas aux siècles écoulés depuis l'avènement de l'islam et aux cent trente-deux ans de la domination coloniale française. C'est à la découverte de cet héritage antéislamique de l'Algérie, trop méconnu, qu'invite Gilbert Meynier dans ce livre. Après l'évocation des découvertes archéologiques qui montrent que le territoire de l'actuelle Algérie fut l'un des premiers berceaux de l'humanité, il retrace l'histoire des États qui s'y constituèrent alors. Ils étaient en relation - commerciales, techniques et culturelles - avec le Proche-Orient et, plus largement, avec les pays qui bordent la Méditerranée : l'influence punique, puis l'influence romaine, seront déterminantes pour modeler l'organisation politique et économique, la culture et les orientations religieuses des ancêtres des Algériens, même s'ils restaient largement tributaires du vieux substrat libyco-berbère.

- Gilbert Meynier, L’Algérie des origines - De la préhistoire à l’avènement de l’Islam, La Découverte, 2007.

samedi 31 juillet 2010

"Quand je serai grand, je ferai berbère"


Laissez vous entraîner par la saga de Maurice, l’orphelin de Lorraine, qui débarque au Maroc en 1926 pour y mater la révolte des tribus d’Abdel Krim, mais Maurice déteste cette guerre coloniale. Suivez-le quand il s’opposera à l’armée américaine de Patton qui débarque au Maroc pendant la Seconde Guerre mondiale. Il aime passionnément le Maroc, mais Maurice sera pris dans la tourmente de ce pays qui cherche son indépendance. Meurtres sauvages d’Européens, réponse tribale de l’armée française et c’est l’engrenage dramatique. Il échappera à des attentats, il ne vivra plus qu’avec son revolver et sa grenade dans la poche. Le calme revient, Maurice trouve sa voix au Sud marocain en aidant les fellahs à développer leur agriculture, il est aimé et respecté, Maurice c’est sur mourra au Maroc. 1965, le retour mystérieux vers la France : il découvre l’affreux nom de « Rapatriés », il est un étranger dans son propre pays, il souffre et sa famille aussi. C’est alors la longue adaptation à son nouveau pays. Maurice a 60 ans...


Patrick HIERARD, Quand je serai grand, je ferai Berbère, Éditions du Masque d'Or, 2010.


dimanche 25 juillet 2010

LDH Toulon

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?rubrique5

Némésis n° 5

- Eric SAVARESE (coordonné par), Interactions Franco-Algériennes - Némésis n° 5, revue d’analyse juridique et politique, Presses Universitaires de Perpignan, 2004.

La revue Némésis est publiée par le CERTAP, Université de Perpignan, Antenne de Narbonne, Avenue Pierre de Coubertin, 11100 Narbonne, tel. 04 68 90 11 20, fax 04 68 65 24 81.

vendredi 16 juillet 2010

Idées Reçus




http://www.lecavalierbleu.com/f/index.php

Déracinés


- Madeleine Roig-Robert, Les déracinés - T1, Presses Du Midi, 2007.

- Madeleine Roig-Robert, Les déracinés - T2, Presses Du Midi, 2010.

Terre de rencontres

J'ai rencontré Lucie à Rome par une belle journée d'octobre, lors d'un couscous-anniversaire chez Elisabeth, une amie commune, qui avait réuni pour l'occasion des convives originaires d'Afrique du Nord, Français, Marocains, Tunisiens, et moi l'Algérienne. M'ayant été présentée comme Soeur blanche arrivant depuis peu d'Alger, nous avions déjà quelque chose en commun : l'Algérie. Lorsque j'ai demandé à Lucie si elle voulait bien me raconter son histoire pour en faire un livre d'entretiens, je n'avais pas encore pris toute la mesure de l'entreprise. Ce qui m'animait était l'envie de partager avec elle les coins et recoins de notre terre commune. J'avais besoin de parler de nous, comme le font toutes les femmes du Maghreb.

Laurence A. AMMOUR, extrait de l'Introduction

- Lucie PRUVOST et Laurence A. AMMOUR, Algérie, terre de rencontres, Editions Karthala, 2009.

Lucie Pruvost est née en 1932 à Bouïra (Algérie). Après des études secondaires à Alger, elle est entrée dans la Congrégation des Soeurs Missionnaires de N.D. d'Afrique (Soeurs blanches) en 1958. Études Universitaires à Tunis (1968-1972), licence en droit privé puis deux diplômes d'études supérieures (Droit civil et Droit pénal). Thèse d'État en Droit privé L'établissement de la filiation en droit tunisien (Paris, Panthéon, 1977). Elle a enseigné à la faculté de Droit de Tunis (1972-1976), à la faculté de Droit canonique de Paris (1978-1980), au Centre d'études et de recherches diocésain d'Alger (1981-2004). Elle a également été Professeur invité à l'Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie (PISAI, Rome) (1982-2002). Elle travaille actuellement comme rédactrice au Secrétariat général de la congrégation des SMNDA.

dimanche 27 juin 2010

Autopsie d'une guerre

"L'Algérie, pays mal aimé, ballotté par le vent des passions humaines, fut meurtrie, appauvrie, mutilée. Après le drame de la guerre, les musulmans connaîtront celui du vide et de la solitude. La communauté française, à cause des erreurs qu'elle a commises, s'est exilée de l'autre côté de la Méditerranée. Malgré l'accueil de la France, ces Français pleurent le pays qui les a vu naître. Les Algériens, de leur côté, pleurent un grand nombre d'entre eux. D'autres cadres sont venus de toute l'Europe. Ces cadres ne valent pas ceux que l'Algérie a perdus. L'Algérie est un vaste pays où beaucoup de choses restent à faire. Tous ses enfants y avaient leur place. La République algérienne, édifiée par les uns et les autres, pouvait dans les meilleures conditions, multiplier les richesses du pays, assurer son développement et sa prospérité et guérir ses blessures. Ces Français qui avaient grandi au milieu de nous et qui étaient aussi Algériens que nous, étaient un maillon qui rattachait notre pays à la civilisation et à la technique française. Nous, Musulmans, étions un autre maillon qui liait ce même pays à l'Orient et à l'Afrique. Nos chances de succès étaient doubles."

Ferhat Abbas, Autopsie d'une guerre : L’aurore. Garnier Frères, 1980.

dimanche 20 juin 2010

MESSALI HADJ

Algérie, la fin de l'amnésie

Véritable somme consacrée à la guerre d'Algérie, ce livre rassemble les travaux de plus de vingt historiens. Pour la première fois contribuent ainsi côte à côte des historiens français et algériens, qui reviennent sur les principaux acteurs du conflit, sans laisser dans l'ombre les sujets de controverses -conflit entre le FLN et messalistes du MTLD, massacres de harkis. Cet ouvrage éclaire aussi des points moins connus de l'histoire de la guerre d'Algérie, comme le rôle des femmes ou encore les luttes d'influence à l'intérieur de l'armée française. Enfin, il accorde une place substantielle à l'étude des expressions culturelles suscitées par la guerre, à l'institution des mémoires, au chantier des archives.

- Mohammed Harbi, Benjamin Stora, La guerre d'Algérie (1954-2004) - la fin de l'amnésie, Hachette littératures, 2005.

Ancien membre du FLN, Mohammed Harbi est historien et a été professeur à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages à l'histoire du FLN. Benjamin Stora est spécialiste de l'histoire de la guerre d'Algérie et de sa mémoire. Il est professeur à Paris XIII.

Jules Ferry contre Georges Clemenceau

Lors du débat public des années 2000 en France sur la question coloniale, on a souvent oublié que la République n'a jamais été vraiment unanime sur ce sujet. Ainsi, en 1885, quand certains républicains ont repris à leur compte l'idée monarchique de conquête coloniales, cela a donné lieu à des affrontements passionnés à la Chambre des députés, à l'issue desquels le projet colonial ne s'est imposé que de justesse. D'où l'intérêt majeur aujourd'hui de relire les formidables débats parlementaires de juillet et décembre 1885, lors du vote de crédits pour la poursuite de la conquête de Madagascar et de l'Indochine. L'historier Gilles Manceron en propose ici une sélection raisonnée, assortie d'une introduction les remettant en perspective. Quand Jules Ferry défend l'idée d'une " colonisation républicaine " au nom du droit des " races supérieures vis-à-vis des races inférieures ", Jules Maigne, un vieux républicain de 1848. lui réplique " Vous osez dire cela clans le pays où ont été proclamés les droits de l'homme ! " Et Georges Clemenceau : "Je ne comprends pas que nous n'ayons pas été unanimes ici à nous lever d'un seul bond pour protester violemment contre vos paroles!"

Gilles Manceron, historien, est vice-président de la Ligue des droits de l'homme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont D'une rive à l'autre. La guerre d'Algérie de la mémoire à l'histoire (avec Hassan Remaoun, Syros, 1993) et Marianne et les colonies. Une introduction à l'histoire coloniale de la France (La Découverte, 2003).

- Gilles Manceron, 1885 : le tournant colonial de la République : Jules Ferry contre Georges Clemenceau, et autres affrontements parlementaires sur la conquête coloniale, Editions La Découverte, 2007.

Géographes en Algérie (1880-1950)

Dans le singe d'Edward W. Said qui définissait l'impérialisme comme un " acte de violence géographique, par lequel la quasi-totalité de l'espace mondial est explorée, cartographiée et finalement annexée ", la géographie est apparue comme la discipline de l'impérialisme par excellence. Du au milieu du xxe siècle, les savoirs sur l'espace ont été indéniablement des instruments puissants de la conquête puis du contrôle social des territoires non européens, mais cette évidence a conduit à une analyse souvent très réductrice de leurs contenus. L'auteur opère une mise en relation des discours savants, des conditions institutionnelles de leur production et de leur circulation entre colonie et métropole, ainsi que des contextes politiques et des pratiques concrètes de leur mise au service du pouvoir. Très loin d'une réhabilitation de la géographie coloniale française, l'ouvrage met au jour les logiques contradictoires au coeur des savoirs universitaires et dévoile ainsi les visages multiples de la domination.

- Florence Deprest, Géographes en Algérie (1880-1950) - Savoirs universitaires en situation coloniale, Belin, 2009.

Florence Deprest est professeur des universités et enseigne la géographie à Bordeaux 3. Ses recherches récentes portent sur la construction des savoirs géographiques en situation coloniale et impériale, et tout particulièrement sur les représentations savantes de la Méditerranée occidentale.

Salan, délégué général en Algérie

Après l'investiture de De Gaulle comme président du Conseil, le général Salan est confirmé dans ses fonctions de délégué général du gouvernement en Algérie. Pendant quelques mois, il s'efforce de poursuivre la lutte contre la guerre subversive du FLN, en l'appuyant par les réformes qu'avait initiées le ministre Robert Lacoste avant le 13 mai 1958. Il s'agit de multiplier les signes de l'intégration de l'Algérie dans la France métropolitaine par la réforme des collectivités territoriales, par le collège électoral unique, par le vote des femmes musulmanes et enfin par l'élection des députés. Seule une politique dynamique de développement économique pourra faire reculer la pauvreté et permettre l'émergence d'une " nouvelle élite " musulmane attachée à la France. Mais le gouvernement ne le suit pas. C'est ce que révèlent les archives du général Salan, au travers desquelles on assiste à la rapide distorsion entre les objectifs officiels du délégué général et les ambiguïtés de l'entourage du chef du gouvernement.

Jacques Valette, Salan, délégué général en Algérie - La fin de l'illusion, L'Esprit du Livre, 2010.

jeudi 3 juin 2010

L'Algérie à travers...

Plus de 700 cartes postales anciennes témoignent de la vie en Algérie au début du XXe siècle. Découvrez, au fil des pages de l'Algérie d'antan, des cartes uniques qui, pour certaines, n'ont encore jamais été publiées. Un voyage inoubliable à travers tout le pays, d'Alger la blanche à la Kabylie, des territoires du Sud à Constantine, d'Oran à Tlemcen et aux portes du désert.

Philippe Lamarque, L'Algérie d'Antan : l'Algérie à travers la carte postale ancienne, HC Editions, 2006.

Des Européennes en situation coloniale - Algérie 1830-1939

Malgré le grand nombre de femmes européennes qui ont vécu en Algérie, l'histoire de l'Algérie coloniale est restée jusqu'ici une histoire quasiment asexuée. A partir de sources diversifiées, cet ouvrage, qui est l'adaptation d'une thèse soutenue en 2005 sous la : direction de Geneviève Dermenjian, tente de combler cette lacune en évoquant les conditions d'immigration de ces femmes, leur place, leur rôle de 1830 à 1939. Parler des femmes c'est aussi parler des hommes tant les identités sexuées des unes et des autres ; sont imbriquées dans un système hiérarchique de complémentarité et de dépendance qui dut trouver, sa place dans l'ordre colonial dominant.Cette étude est une réflexion sur la complexité des rapports sociaux dans l'Algérie coloniale. Elle apporte à la connaissance de l'histoire de la colonisation un éclairage nouveau, celui du genre.

Claudine Robert-Guiard, Des Européennes en situation coloniale - Algérie 1830-1939, Université de Provence, 2009

dimanche 23 mai 2010

Conférence-débat à Perpignan

Conférence-débat organisée par le collectif « Pour un Centre de Documentation pour une Histoire franco-algérienne »

Alors que plusieurs générations ont été traumatisées par la guerre d’Algérie, son histoire est mal connue du grand public et fait peur. Les victimes très diverses de cette histoire sont nombreuses des deux côtés de la Méditerranée, mal reconnues comme telles, et de ce fait sont particulièrement réduites au silence et se trouvent au centre d’une guerre de mémoires qui les dépasse. Il est temps d’aborder la guerre d’Algérie en la confrontant aux travaux des historiens et en captant les expressions mémorielles. C’est la démarche du collectif de Perpignan « pour un centre de documentation sur l’histoire franco-algérienne ».

Le jeudi 27 mai à 20h30, amphi 5 de l'université de Perpignan-Via Domitia

Le recours au travail historique : L’exemple de l’OAS : Une violence terroriste et ses agents. Par Sylvie Thénault, chargée de recherches au Centre d’Histoire sociale du 20ème siècle (CNRS-Paris 1)

Une politique mémorielle à Perpignan : La construction d'un lieu de mémoire sur l'Algérie coloniale. Par Eric Savarese, Maître de conférences en sciences politiques à l’université de Perpignan

lundi 17 mai 2010

Les traces postcoloniales en France. Négation coloniale, trous de mémoire ou trop de mémoire ?


Dans le cadre de l’édition 2010 du “Pari(s) du Vivre-Ensemble”,
Les traces postcoloniales en France. Négation coloniale, trous de mémoire ou trop de mémoire ?

Deux journées de débats organisées par Esther Benbassa en collaboration avec Sébastien Ledoux, les 28 et 29 mai 2010, Amphithéâtre du CNAM, 41 rue Gay-Lussac, 75005 Paris.

Entrée libre.
Programme complet sur www.parisduvivreensemble.org

jeudi 6 mai 2010

Prix "Terre d’Eghriss"

Attribution du Prix Terre d’Eghriss pour Philippe Bouba et son ouvrage "L’Arrivée des Pieds-Noirs en Roussillon en 1962".

L'Amicale des Thiersvillois et leurs enfants a décidé d’attribuer son prix littéraire "Terre d’Eghriss" à Monsieur Philippe Bouba pour son ouvrage paru aux Editions Trabucaire « L’Arrivée des Pieds-Noirs en Roussillon en 1962 ».

Cette récompense lui sera décernée ce dimanche 9 mai, aux Cyclades (393, avenue Melgueil), aux alentours de 11h00, à la Grande-Motte, par le président de l’Amicale Lucien Cano.

Pour tout renseignement, vous pouvez joindre Mr Lucien Cano au 06.22.29.50.56.

http://www.thiersville.fr