L'Algérie des Français appartient aujourd'hui au domaine des souvenirs. Pourtant, les couleurs et les saveurs du pays captivent encore l'âme des pieds-noirs. Car nul ne se déprend de l'Algérie. Des rives de la Méditerranée jusqu'aux confins du désert, il a fallu sans cesse bâtir des rues, des villes, des écoles, des fermes. Et leur donner l'image de la France, mais d'une France lointaine, aimée autant que redoutée pour son mépris à l'égard de gens mal dégrossis. Affection et violence : voilà les deux sentiments omniprésents dans cette histoire. Affection à l'égard des soldats partis se faire tuer au front en 1914, des paysans morts d'épuisement sur leur terre ou des instituteurs venus de France. Violence du sang versé dès la conquête de 1830, d'un quotidien trop souvent affronté sur le qui-vive, d'une guerre ultime qui déchire familles et solidarités anciennes ; violence enfin des souvenirs qui attachent les pieds-noirs à leur Algérie.
Joëlle Hureau, La Mémoire Des Pieds-Noirs de 1830 à nos jours, Librairie Académique Perrin, 2010.
Joëlle Hureau, La Mémoire Des Pieds-Noirs de 1830 à nos jours, Librairie Académique Perrin, 2010.
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